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Israël étend ses opérations au Liban sud

Des soldats israéliens ont planté, mardi 8 octobre, le drapeau à l’étoile de David sur les ruines du village libanais de Maroun Al-Ras, avant de se retirer. Perché à 900 mètres d’altitude, ce village frontalier a une vue imprenable sur la localité israélienne d’Avivim, à moins d’un kilomètre. Cette revendication de victoire, même fugace, est la première depuis qu’Israël a lancé, le 30 septembre, une offensive terrestre dans le sud du Liban pour détruire « l’infrastructure offensive » du Hezbollah.
Elle est hautement symbolique. Dernier village évacué par les troupes israéliennes en 2000, après dix-huit ans d’occupation du Sud-Liban, Maroun Al-Ras a été le lieu de combats acharnés avec le Hezbollah lors de la guerre de l’été 2006. Depuis le promontoire du jardin d’Iran, où les soldats israéliens se sont filmés, l’ancien chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, avait promis, en avril 2023, « l’effondrement de l’entité sioniste ».
La réplique du dôme du Rocher de Jérusalem et la statue du général iranien Ghassem Soleimani, qui trônaient dans ce « jardin de la résistance », inauguré en 2010 par l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad, ont été détruits par les soldats israéliens. La présence des militaires à Maroun Al-Ras faisait polémique depuis plusieurs jours en raison de la proximité des troupes et des tanks avec la base 6-52 du contingent irlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui a dénoncé « une évolution extrêmement dangereuse ».
Les soldats israéliens ont procédé à des tirs de tanks et à la destruction de munitions saisies à proximité de la base. Ces manœuvres ont été perçues comme un avertissement après que la Finul a refusé d’obtempérer à la demande faite par Israël, le 30 septembre, d’évacuer 29 positions le long de la ligne bleue de démarcation tracée par l’ONU entre Israël et le Liban. « L’objectif affiché d’Israël n’est pas de rester sur place mais de “nettoyer” une bande frontalière de cinq kilomètres à partir de la ligne bleue. Resteront-ils pour empêcher le Hezbollah de revenir ? Ils disent que leurs opérations ne dureront que quinze jours mais ce n’est pas crédible », estime une source diplomatique.
Des commandos et des unités d’infanterie, accompagnés de chars, et appuyés par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie intenses, ont mené des incursions à l’est de la bande frontalière. C’est le cas à Yaroun, qui apparaît entièrement rasé dans une vidéo filmée par un drone, que Le Monde n’a pas pu authentifier.
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